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Posts Tagged ‘Sally Butcher’

> Bridget Gellert Lyons, Professeur d’anglais à Rutgers University, s’est intéressée à l’iconographie d’Ophelia dans la pièce de Shakespeare. Son article, disponible sur JSTOR, est publié dans The Johns Hopkins University Press, 44 (1977) p. 60-74.

L’auteur étudie la signification des symboles dans Hamlet et son attention se porte plus particulièrement sur Ophelia, dont elle considère le rôle dans la pièce comme purement symbolique.

Elle analyse le lien entre les fleurs associées au personnage et sa folie.  Selon elle, le motif floral renvoie en effet à la figure très contradictoire de la nymphe Flore. Ainsi la présence de fleurs dans la pièce souligne la confusion du personnage. L’auteur se penche ensuite sur la figure de Flore à la Renaissance. Bien qu’elle n’évoque pas les représentations picturales d’Ophelia, l’étude de B. Gellert Lyons peut s’appliquer à la peinture, et notamment aux tableaux de Waterhouse dans lesquels on retrouve le motif des fleurs.

NB : l’accès à JSTOR est payant.

Dans un article du site du journal Libération, Vincent Noce, journaliste au service Culture de Libération, s’intéresse à la rétrospective consacrée à Waterhouse ayant eu lieu en 2009 au Groninger Museum (Pays-Bas) et organisée avec la collaboration de la Royal Academy of Art et du Musée des Beaux-Arts de Montréal. Tout en faisant une critique de l’exposition, Vincent Noce propose un aperçu de l’œuvre de Waterhouse et s’attarde sur son goût pour les figures féminines désespérées qu’il appelle « les femmes perdues ».

Waterhouse, que Noce qualifie  de peintre « en rupture avec les préraphaélites », représentait les femmes comme les égales des hommes, contrairement à la plupart des peintres préraphaélites. Ainsi, Noce écrit que « ses femmes ne sont ni offertes ni même abordables, elles sont des médiatrices avec l’au-delà » et qu’elle tire leur force de la Nature, ces deux caractéristiques étant en accord avec le personnage d’Ophelia. Toutefois, comme les préraphaélites, Waterhouse souligne le caractère érotique du personnage d’Ophelia. Il aimait représenter  « la tension dramatique, juste avant l’instant fatal, ou juste après, en suspens » ce que l’on trouve dans les trois œuvres de Waterhouse représentant Ophelia puisque à chaque fois elle se trouve non loin de l’eau qui la tuera.

Vincent Noce conclue son article en écrivant que « les femmes de Waterhouse prennent leur terrible destin en main, toujours avec une fierté et une noblesse farouches » ce qui, encore une fois, est le cas du personnage d’Ophélia.

> JSTOR met en ligne « Painting Shakespeare« , un article de Michael Benton, Professeur en science de l’éducation à l’université de Southampton, et Sally Butcher, doctorante à l’université de Southampton.  Cette étude est publiée dans le
 Journal of Aesthetic Education, vol. 32, no. 3 (1998), p. 53-66.

L’article n’est pas consacré à Waterhouse mais il est question de ses trois versions d’Ophelia dans la conclusion.

Le texte se divise en cinq parties. Dans l’introduction les auteurs se penchent sur le lien entre texte et image, ils s’intéressent à la notion d’ekphrasis et notent que l’image mentale est produite par un stimuli verbal, ce qui justifie selon eux que les peintres s’appuient sur des sources littéraires. Ils ajoutent que les pièces de Shakespeare font l’objet de trois types de représentations picturales : le premier cas est celui de Millais et Waterhouse qui représentent un événement évoqué dans la pièce mais non joué sur scène, le second cas est celui de Fuseli qui représente une scène de la pièce, enfin le troisième cas est celui de Maclise qui peint une représentation théâtrale, c’est à dire la pièce de Shakespeare jouée sur scène.

M. Benton et S. Butcher remarquent ensuite que la fascination des préraphaélites pour les femmes prend différentes formes : d’un côté ils élèvent la femme au rang de divinité, de l’autre ils l’enferment dans une série de rôles tels que la vierge, la mère, la femme perdue, la femme fatale. Ophelia, Juliette et Miranda sont les figures shakespeariennes qu’ils préfèrent – se sont justement trois personnages peints par Waterhouse – car elles sont jeunes, désirables, naïves et impuissantes. Elles sont donc de parfaites représentantes de la femme victorienne idéale.

Dans une seconde partie les auteurs s’intéressent à Ophelia de Millais. Ils relatent les étapes de la création du tableau et évoquent son modèle, Elisabeth Siddal. Selon eux la figure est parfaitement intégrée à la nature et liée au motif floral. Ils ajoutent que l’image de la    « woman-as-flower » est récurrente chez les préraphaélites et confère à la femme fragilité et passivité.

Les parties suivantes sont consacrées à la représentation de Macbeth par Fuseli et à The Play scene in « Hamlet » de Maclise. Dans leur conclusion M. Benton et S. Butcher s’arrêtent sur les représentations de Ophelia par Waterhouse. Ils relèvent que Waterhouse expérimente plusieurs poses et différentes interprétations du personnage. Dans la première version Ophelia est étendue sur l’herbe de manière provocante, la seconde version présente Ophelia comme une héroïne arthurienne vêtue d’un costume médiéval, enfin dans la troisième version la figure est plus sculpturale, à la fois pensive et sensuelle. Waterhouse prend le contre pied de la pièce de Shakespeare, en effet il ne représente pas Ophelia comme une femme folle et instable.

NB : l’accès à JSTOR est payant.

Vous trouverez les cartels de ces œuvres dans l’album « Waterhouse et Shakespeare » de notre Flickr.

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